samedi 16 mai 2009

Be there when I'm sad

- Je suis spectateur
- Pas n’importe quel spectateur
- L’unique spectateur ?
- Peut-être.
- Certes pas la ménagère de moins de cinquante ans
- Un spectateur d’élite,
- Dirait-on avec trop d’orgueil.
- En quelque sorte.
- Je regarde
- Beaucoup
- Je sélectionne
- Mais je regarde
- Beaucoup
- J’emmagasine l’information
- Je stocke les images et les sons
- Ma mémoire est un véritable répertoire de notre espace-temps
- J’en ai vu de belles
- Des vertes, et des pas mûres
- Surtout des pas mûres.
- N’y a-t-il de rêve que pour les ignorants ?
- Déclaration exagérée, voyons.
- J’en ai vu de belles ! Des vertes et des pas mûres, surtout des pas mûres !
- Mais pas que.
- J’ai vu du songe aussi.
- De l’extraordinaire.
- J’ai vu le rêve.
- Mon rêve s’appelle théâtre.
- Le refuge de mon trop plein.
- Ma chimère accessible.
- Seul vraiment digne
- Du « j’ai vu »
- J’ai touché la poussière des étoiles du bout de ma pupille.
- Frustré, de ne pouvoir briller ?
- Non
- Car j’ai appris.
- J’ai vu.
- Mais j’ai dit.
- J’ai été vu,
- entendu.
- Je n’ai pas été le meilleur.
- J’ai douté,
- Parfois
- J’ai failli,
- Parfois
- Sans autre fatigue que celle
- Heureuse
- D’un travail sans labeur
- D’un labeur sans longueurs
- Guidé
- Toujours
- Et à l’horizon d’une fin
- A l’issue du chemin
- Il y a une chose que je peux dire
- Et une personne que je dois remercier pour cela
- Je suis comédien
- Merci, claire.

mercredi 13 mai 2009